California Zephyr
Vendredi 2 au dimanche 4 mai :
Pour rejoindre la côte Est depuis San Francisco, deux solutions : prendre l’avion (6 heures) ou le train (4 jours). Le choix est vite fait : ce sera donc le train. Le voyage se fait en deux étapes : une première qui doit m’amener à Chicago à bord du California Zephyr, un train mythique qui relie Chicago à Emeryville, près de San Francisco, en suivant le parcours des pionniers de la conquête de l’Ouest. Le voyage dure un peu plus de 50 heures. On passe trois jours et deux nuits dans le train. Nous allons parcourir 3923 kilomètres, traverser 35 gares, 7 états et 3 fuseaux horaires.
Pour certains voyageurs, le California Zephyr est un moyen de transport lambda (en général, ceux-là ne se font pas la ligne d’un bout à l’autre) et pour d’autres, le California Zephyr est une destination de vacances à part entière. Pour la seconde catégorie de voyageurs, la société Amtrack (
a aménagé un wagon panoramique, avec des sièges qui pivotent et des fenêtres partout :Mais, allez-vous me dire, est-ce qu’on ne s’ennuie pas un peu au bout d’un moment ? Que nenni, vous répondrais-je, puisque hormis les paysages assez époustouflants qu’on y voit, on rencontre aussi plein de monde. Et pour cause puisque comme il n’y a pas 150 choses à faire dans le train, on en arrive rapidement à papoter avec son voisin de fauteuil. Pour ma part, je retiendrai surtout ma rencontre avec ce très gentil couple de Chicago avec qui j’ai dîné un soir et qui m’a préparé mon programme de visite de Chicago (ça tombait bien, j’avais pas de guide) et cet américain qui m’a chanté la Marseillaise à mon petit-déjeuner.
Le California Zephyr, c’est aussi un condensé des Etats-Unis en un minimum de temps et pour un prix très compétitif (la SNCF essaie toujours de comprendre). On traverse à la fois des paysages montagneux, puis des plaines désertiques, puis à nouveau des montagnes et même des stations de ski. Voyez plutôt en images :
Interlude ludique : une anomalie se cache sur cette photo. Saurez-vous la trouver ?
On croise un aigle près de son nid :
Petit moment un peu olé olé du voyage : pendant un certain, temps, on longe le fleuve Colorado sur un tronçon qui n’est accessible qu’en train ou en rafting. De cette rencontre entre voyageurs en train et en radeau pneumatique est née une petite tradition poétiquement appelée le « mooning ». Ma pudeur m’empêche de vous expliquer le sens de ce mot et je me contenterai donc d’une photo :
Pour la petite histoire, j’ai rapidement été identifiée comme « la française qui prend plein de photos » et donc après la première paire de fesses qu’on a croisée, la moitié du train est venue me demander si j’avais réussi à capter ce joli moment !
Si vous regardez la photo attentivement, vous verrez la ligne de train qui semble un peu en équilibre sur le bord de la montagne et un petit tunnel au bout.
On a ensuite l’impression de s’extraire des Montagnes Rocheuses de façon un peu abrupte. A la sortie d’un des nombreux tunnels qui ponctuent la sortie des Rocheuses, on aperçoit d’un coup la vallée en contrebas qui s’étend à perte de vue alors qu’on a encore l’impression d’être perchés sur notre montagne. Ça donne un peu le vertige !
Au loin, on aperçoit Denver où on fera une courte escale.
Pour clôturer la traversée des Montagnes Rocheuses, le train effectue un énorme virage à 270 degrés : la Big Ten Curve.
Ensuite, direction Chicago ou je ferai escale pendant trois jours avant de remonter en train pour 24 heures pour rejoindre New York.